Sayer, Frederic2014-04-172014-04-172004Sayer, Frédéric. Horreur des villes maudites dans l'oeuvre de H. P. Lovecraft. Belphégor: Littérature Populaire et Culture Médiatique. 3.2 (2004). Web.1499-7185http://hdl.handle.net/10222/47682Howard Phillips Lovecraft is forever weaving the same spider-web, in which both his hero and his readers invariably get caught. The real curse of his ancient cities (R'lyeh, Innsmouth, Arkham, Marblehead, Kingsport, Dunwich and so on...) does not originate in their chaotic, neo-gothic architecture, nor in their degenerate inhabitants and their pagan cults. It is rather to be found in the combination of attraction and repulsion that these elements produce for the hero, who is a true double of the reader. The exploration of these cities is the equivalent of a dive in a deep inner space, where sexual and masochistic scenarios are repeated compulsively, until they provoke that shiver of fear that is also pleasure. That is the paradoxical curse of the cities' symbolic spaces, where both the fanatical author and the fanatical reader are irresistably attracted by the hybrid and viscous bodies of their inhabitants. This compulsive repetition is in our view the main reason for the numerous continuations of Lovecraft's work by other authors. The cursed city is the symbolic space of sexual disgust and fear of contact with the other. It is such a powerful archè that it allows this narrative universe to be continued through the work of a wide variety of authors.Inlassablement Howard Phillips Lovecraft tisse la même toile dans laquelle son héros et le lecteur viennent s'engluer ; ce qui maudit les antiques cités de R'lyeh, du plateau de Leng, des Montagnes hallucinées, La Cité sans nom, ainsi que les villes d'Innsmouth, Arkham, Marblehead, Kingsport et Dunwich, ce n'est pas tout le fatras néo-gothique de leur architecture, ni leurs habitants dégénérés au fil de générations d'incestes ou d'hybridation avec les Grands Anciens, ni même les anciens rites païens (bien antérieurs au satanisme) qui y sont pratiqués, non pas toutes ces mystifications assez plaisantes à décrire, mais bien l'attraction/répulsion que ces éléments projectifs produisent sur le héros (vrai double de l'auteur). L'exploration de ces villes s'apparente à une plongée au plus profond de l'espace intérieur, au ressassement obsessionnel du scénario sexuel ou masochiste jusqu'au sursaut d'horreur qui est aussi jouissance ( le plaisir de vieux garçon de découvrir l'objet « caché depuis des millénaires »…). Telle est la paradoxale malédiction des espaces symboliques de ces villes où l'auteur et le lecteur fanatique se condamnent à répéter compulsivement le même parcours, inlassablement aimantés vers ces corps hybrides et visqueux. Compulsive répétition dont nous avons voulu faire l'élément prégnant, explicatif de la propension des nouvelles de Lovecraft à être poursuivies par d'autres auteurs, dupliquées à l'infini en une structure fractale. Cette structure fractale se décompose en plusieurs séries imbriquées l'une dans l'autre : les adjectifs stéréotypés (la série « visqueux, grouillant, puant » ou à un degré plus générique : « répugnant », « ignoble », « immonde », « innommable » ,…) peuvent se succéder le long d'épisodes narratifs prédéterminés et efficaces ( dévoilement progressif du mystère, passages par paliers de l'anomalie à l'anormal jusqu'au monstrueux) pour former des nouvelles en miroir, reliées entre elles par des réseaux mythologiques (onomastique, toponymie, corpus réel du Necronomicon, …) ces mêmes réseaux forment le degré le plus explicite de malé-diction, qui dessinent cet archè de l'oeuvre de H.P Lovecraft : la ville maudite comme espace symbolique du dégoût sexuel, comme incarnation de l'horreur du contact. Un archè si puissant qu'il permet à l'oeuvre de se prolonger naturellement (comme prolongée par ses tentacules…) sous la plume d'écrivains de tous horizons.Howard Phillips Lovecraft tesse senza tregua la stessa tela, nella quale il suo eroe e il suo lettore vanno ad impigliarsi. La maledizione delle antiche città di R'lyeh, dell'altopiano di Leng, delle Montagne allucinate, della « città senza nome », o delle città di Innsmouth, Arkham, Marblehead, Kingsport et Dunwich, non è l'ammasso della loro architettura neo-gotica, né i loro abitanti degenerati, né gli antichi riti pagani (di lungo anteriori al satanismo) che vi sono praticati. Nessuna di queste mistificazioni divertenti da descrivere, ma piuttosto l'attrazione/repulsione che questi elementi producono sull'eroe (vero alter ego del lettore). Esplorare queste città equivale a tuffarsi in uno spazio interiore profondissimo, a ripetere in modo ossessivo lo scenario sessuale o masochista fino a raggiungere quel tremito di terrore che è anche piacere. È questa la maledizione paradossale degli spazi simbolici di queste città, dove l'autore e il lettore, fanatici entrambi, si condannano a ripetere eternamente lo stesso percorso, attirati senza via di scampo dai corpi ibridi e viscosi che vi abitano. Di questa ripetizione compulsiva abbiamo fatto l'elemento essenziale capace di spiegare la continuazione e le duplicazioni praticamente infinite dei racconti di Lovecraft ad opera di altri autori. La città maledetta è uno spazio simbolico del disgusto sessuale e incarna l'orrore del contatto con l'altro. Un archè così potente che permette all'opera di prolungarsi naturalmente attraverso il lavoro di scrittori molto diversi tra loro.American literature1900-1999Lovecraft, Howard Phillips (1890-1937)fictiongenre conventionsof horror fictionrelationship to descriptionof urban landscapeHorreur des villes maudites dans l'oeuvre de H. P. LovecraftText